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Matthieu Gosztola, qui nous arrive du Mans, a commencé à publier très jeune dans de nombreuses revues de poésie francophones. Il a publié son premier livre de poèmes à dix-neuf ans. On peut dire de lui sans craindre le cliché qu’il est un Rimbaud de la poésie contemporaine. C’est si rare à l’heure où les maisons d’édition de poésie prennent peu de risques et publient peu de jeunes poètes. Bientôt, des générations d’adolescentes afficheront son portrait dans leurs chambres. On espère tout de même qu’il écrira plus longtemps et qu’il ne partira pas faire du négoce en Afrique.

Matthieu Gosztola n’a donc que vingt-huit ans mais déjà trois livres au compteur, sans compter les plaquettes. Dans une conjoncture difficile pour l’édition de poésie, où les jeunes poètes sont les premiers à payer l’addition (pour ça aussi, ce sont les premiers à prendre la crise dans la figure), c’est suffisamment rare pour qu’on s’y arrête. Mais ce qui nous a poussés à l’accueillir au festival, c’est bien son écriture : un style bien à lui, qui fait fi de toutes les modes et interdits en vigueur, qui cultive l’art de la fulgurance, renouvelant le haïku, un poème d’origine japonaise marqué par la brièveté.

Pour la petite histoire, la revue « Contre-allées », à ses débuts estudiantins à Clermont-Ferrand (nous en étions à la préhistoire de celle-ci, dans les années 1999-2000,) reçoit une lettre insuffisamment affranchie, qui a bien failli retourner à son envoyeur si nous n’avions pas été de bonne humeur ce jour-là, et avions décidé de payer le surplus. Cette lettre était celle d’un lycéen de dix-huit ans reliant sa recherche d’éditeur à la perte prématurée d’un père, lui-même écrivain, qui n’avait pas eu le temps de faire cette démarche. La lettre était accompagnée de textes d’un niveau très supérieur à la moyenne de ce que nous recevions alors. Intrigués et émus, nous fîmes ce que nous ne faisions jamais, nous décrochâmes notre téléphone. S’ensuivit une première publication dans la revue, avant beaucoup d’autres, et une amitié qui s’installa, marquée par l’intégration au comité de rédaction de la revue quelques années, et par des rencontres à Paris et au Mans, d’où Matthieu nous vient.

Nous n’avons pas été les seuls (bien qu’étant parmi les tout premiers à l’accueillir dans nos pages) à avoir été sensibles à cette voix nouvelle. Matthieu, à cette époque, a publié des poèmes dans une centaine de revues francophones, avant de donner un petit ensemble de textes, intitulé Travelling, en 2001, aux toutes nouvelles éditions Contre-allées, qui sera suivi quelques semaines plus tard d’un premier livre, Sur la musicalité du vide I, chez la maison d’édition franco-belge l’Atelier de l’Agneau. Un deuxième tome, Sur la musicalité du vide II, paraîtra deux ans plus tard chez la même éditrice, pour lequel il a obtenu le Prix des découvreurs en 2007, sorte de Goncourt de la poésie des Lycéens, devant des pontes de la poésie française contemporaine, publiés dans de prestigieuses maisons d’édition. Un prochain livre est annoncé à l’Atelier de l’Agneau, et le festival nous donne l’occasion de retrouver Matthieu une nouvelle fois aux éditions Contre-allées, avec la publication d’un nouvel ensemble au titre prometteur, Une caresse pieds nus.

Amandine Marembert (présentation à la médiathèque)


Matthieu Gosztola :
"Pour la mini-autobiographie, pour l'instant, je sèche lamentablement.

J'ai bien une biobibliographie sous la main, mais elle est aussi aride qu'un CV :

Naissance en 1981, de père hongrois.
Pianiste de formation. 
Cinq recueils publiés à ce jour.
Dernier livre paru : Sur la musicalité du vide 2, à l’Atelier de l’Agneau (prix des découvreurs 2007).
Nombreuses parutions en revues : 
     - françaises comme Poésie 1 / Vagabondages (le Cherche Midi), Caravanes (Phébus),
     - belges comme L’arbre à paroles, Ecritures ;
     - canadiennes comme
Moebius, Art le Sabord,
     - américaines comme Silver Visions II International...
Parallèlement, publication de photographies dans des revues comme Le Jardin d’Essai, Verso ou Contre-allées ;
parution de critiques littéraires dans la revue Histoires Littéraires ;
publication d’articles critiques sur
Jarry, Valéry, Reverdy, ou encore sur le lien qui existe entre la littérature et les sciences à la fin du dix-neuvième siècle ;
participation à l’édition critique des œuvres de
Raymond Roussel et à des colloques internationaux à Paris, à Laval et à Ostrava...
Participe actuellement à une édition critique des œuvres complètes d'Alfred Jarry pour les éditions Classiques Garnier.

 

Je crois que l'humour m'a quitté avant ma naissance, de peur que je le quitte, sitôt le monde entrevu et l'humeur de mes parents. 
Pour ce qui est des photos, je vous en envoie une que je trouve assez humoristique (où se dessine une filiation non assumée)."

 

Bibliographie complète :

- Sur la musicalité du vide, Liège, Atelier de l'Agneau, 2001
- "Je ne suis pas encore né », in Caravanes n° 7, Paris, Editions Phébus.
- Travelling, Clermont-Ferrand, Contre-allées.
- Les Voitures traversent tes yeux, Clermont-Ferrand, Contre-allées.
- Sur la musicalité du vide 2, Liège, Atelier de l'Agneau, 2003.
- Matière à respirer, Création et Recherche, 2003. 
- Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin, Saintes, Editions de l'Atlantique, 2008. Photographies et poèmes.
- J'invente un sexe à ton souvenir, Obernai, Minuscule, 2009.
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